Fenêtres de châteaux : styles et caractéristiques selon les époques

Imposants et majestueux, les châteaux ont évolué au fil des siècles tant dans leur conception que dans leur style architectural. Initialement imaginés à des fins défensives, les châteaux deviennent progressivement des emblèmes de puissance et de richesse où l’esthétisme et la fonctionnalité prennent une place prépondérante notamment grâce aux fenêtres en bois. Découvrez comment la fenêtre château s’est transformée au cours des époques et comment elle impacte aujourd’hui notre patrimoine français.

La fenêtre du château fort au Moyen âge, une mesure de protection

Une fonction des fenêtres avant tout défensive

Au Moyen âge, les châteaux sont édifiés pour résister aux attaques grâce à leurs murs épais et leurs petites ouvertures dans la pierre : les meurtrières. Rares et étroites, elles permettent d’observer sans s’exposer aux projectiles ennemis.

Cette période, marquante dans le développement des fenêtres en bois, voit l’émergence progressive des protections contre les intempéries. Entre le XIIe et le XVe siècle, les ouvertures sont équipées de toiles tendues sur les cadres en bois, puis de panneaux en parchemin. Dans les chapelles et les salles de réception des maisons bourgeoises, les vitraux commencent à apparaître sous forme de panneaux vitrés.

À partir de 1305, le verre se démocratise peu à peu dans les châteaux, les demeures seigneuriales et les églises. L’essor de ce matériau s’accentue dès 1330 lorsque le roi de France Philippe IV de Valois fonde la première verrerie, et en confie la responsabilité à Philippe Cacqueray après son invention du verre plat monté sur des battants en bois. Ce type de fenêtre, révolutionnaire et réservé à la noblesse, permet une vision claire vers l’extérieur tout en laissant entrer la lumière.

Les châssis du Moyen âge ont disparu des fenêtres en raison des évolutions et des exigences modernes en matière d’isolation, ce qui limite notre compréhension concernant leur diversité. Cependant, dans le Midi de la France, le château médiéval de Perpignan (début du XIIIe siècle) représente bien cette période où l’usage de protection comme la toile de Coutances est connu.

Le coussiège : élément essentiel de la fenêtre château

Issu du latin « culcita » (coussin) et « sedes » (siège), le coussiège est un banc de veille aménagé dans l’embrasure d’une fenêtre par un ressaut de la baie. Incontournable dans les constructions médiévales, il se compose d’une ouverture et d’une banquette en pierre intégrées dans la maçonnerie du mur. Lorsque l’embrasure est large, deux coussièges peuvent être disposés face à face ce qui facilite la technique de réalisation de la latrine.

À l’origine utilisé pour la surveillance, le coussiège semble avoir inspiré les architectes contemporains pour la création des fenêtres bow window. Principalement présentes dans les maisons de ville, ces fenêtres aux grandes ouvertures peuvent être équipées d’un banc, agrémenté de coussins, permettant de bénéficier de la lumière naturelle et de la vue extérieure.

La fenêtre château à la Renaissance, de la défense au confort

L’amélioration de l’artillerie rend les châteaux forts obsolètes qui se transforment en lieu de résidence où la royauté et la noblesse privilégient le confort et l’esthétisme. Avec l'influence des artistes, tel que Léonard de Vinci, l'architecture est remarquablement enrichie à l'image du château de Chambord, emblème de la Renaissance. Construit à partir de 1519 à la demande de François Ier, il accueille des fenêtres élégantes inspirées du style gothique et dont les ornements sont nombreux.

Les châteaux de la Renaissance deviennent donc des symboles de puissance et de richesse où les fenêtres s’associent aux moulures ornementales et au mobilier luxueux, et présentent des évolutions majeures :

• L’élargissement des ouvertures : Plus hautes et plus larges, elles offrent un meilleur apport de lumière naturelle.
• L’apparition de fenêtres à meneaux et traverses en pierre : Les baies sont divisées en plusieurs sections pour renforcer la structure de la menuiserie.
• L’usage des vitraux colorés : Plus répandus, ils favorisent la luminosité en procurant une touche artistique aux fenêtres.
• Les éléments décoratifs : Inspirés de l’Antiquité, ils encadrent les fenêtres avec des moulures et des motifs raffinés, principalement dans les salles de réception.
• La généralisation du vitrage : Les techniques de fabrication du verre étant encore limitées, les modestes plaques de verre sont assemblées avec des petits bois ou du plomb afin d’obtenir une plus importante surface de vitres.

À cette époque, des châteaux médiévaux sont agrandis ou modifiés avec le style Renaissance comme l’illustre le château de Grammont. Il a été doté d’une aile complète dans laquelle des fenêtres à meneaux ont été intégrées. Ces menuiseries disposent d’un montant vertical, en pierre de taille, en bois ou en fer, qui sépare la baie en deux dans son centre. Elles peuvent également être divisées en plusieurs sections pour renforcer le linteau. Chez Atulam, il est possible de personnaliser vos ouvertures pour y intégrer des meneaux en bois pouvant prendre la forme d’une croix latine comme ce qui a été réalisé pour la rénovation de ce manoir du XVIe siècle.

Les châteaux à l’époque moderne, de vastes ouvertures sur les jardins

Entre le XVIe et le XVIIIe siècle, les progrès architecturaux en matière de construction des fenêtres facilitent l’extension de grandes ouvertures, de châssis ouvrants (en 1640) et d’éléments décoratifs plus élaborés. La recherche de la lumière naturelle et la mise en valeur des jardins influencent l’architecture des fenêtres :

• Des baies vitrées et des portes-fenêtres respectant la symétrie des façades.
• L’essor des petits bois : Élément structurel et esthétique que l’on retrouve sur les imposantes fenêtres de Versailles.
• Les croisillons en fer forgé sont assemblés harmonieusement sur les cadres en bois.
• L’apparition des châssis ouvrants : Dès 1700, la fenêtre à deux vantaux et à recouvrement s’érige avec un nouveau système de fermeture, l’espagnolette.

Le château de Versailles, sous Louis XIV, reflète ces avancées avec ses grandes fenêtres en bois massif, ses vitres dont le verre est soufflé à la main, et les croisillons en fer forgé. Alliance de durabilité et d’harmonie esthétique, la Galerie des Glaces est sans nul doute l’exemple architectural le plus connu. En outre, les baies vitrées et les fenêtres à croisillons représentent un élément clé lors de la construction ou la rénovation des châteaux de la période classique.

L’influence historique des fenêtres sur l’architecture contemporaine

Des châteaux sont encore édifiés jusqu’au XIXe siècle, comme celui de Franconville, de style classique, avec des fenêtres rectangulaires à petits bois, des pilastres et des lucarnes décorées. Les genres architecturaux passés continuent d’inspirer les constructions modernes, principalement :

• Le style néo-gothique, influencé par le Moyen âge, avec des fenêtres ogivales et des vitraux colorés.
• Le néo-Renaissance se distingue par de hautes ouvertures et des fenêtres à meneaux dont les frontons sont sculptés.
• Le classicisme caractérisé par de larges baies se retrouve sur les immeubles haussmanniens.

Aujourd’hui, la rénovation des menuiseries est essentielle pour améliorer le confort et l’isolation des bâtiments anciens, y compris les châteaux. Mais dans ces demeures chargées d’histoire, chaque détail compte. Chez Atulam, nous mettons tout en œuvre pour préserver l’authenticité architecturale des fenêtres d’époque. Grâce à notre maîtrise des techniques traditionnelles et à la fabrication sur-mesure en bois, nous reproduisons fidèlement l’esthétique des menuiseries anciennes tout en intégrant des solutions performantes comme le double vitrage. Ainsi, il est possible de conjuguer exigences patrimoniales et confort moderne, sans compromis sur le cachet originel des lieux.

Des meurtrières médiévales aux baies vitrées classiques, les fenêtres de châteaux témoignent des grandes évolutions architecturales et esthétiques qui ont marqué l’histoire à travers les âges.

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